Selon une étude 2010 effectuée par le SECO sur les conditions de travail en Suisse, 34% de la population active souffre au travail avec impact sur la santé, (contre 27 % en 2000).
Une situation peut être qualifiée d'une souffrance au travail si vous êtes face à
Une situation peut être qualifiée d'une souffrance au travail si vous êtes face à
- un stress négatif
systémique et chronique
- une atteinte à la
personnalité caractérisée
- un
conflit interpersonnel non résolu
Le diagnostic
de la situation à l'origine de la souffrance au travail est fondamental.
Quand le
stress professionnel devient-il souffrance?
Lorsque le
stress au travail est négatif, il
devient une souffrance.
En principe, le
stress est perçu comme négatif, lorsqu'il y a un déséquilibre qui dure
entre contraintes (les taches, relations de travail) et ressources personnelles (temps, autonomie, soutien
social) que ce soit dans la sur-stimulation ou la sous-stimulation.
La réaction
physiologique au stress est toujours la même.
Il est l'ennemi
n° 1 de la santé.
Quand
l'atteinte à la personnalité est-elle caractérisée au sens du droit Suisse?
En droit
Suisse, il s'agit de toute attitude abusive d'une ou plusieurs personnes,
qui vise à agresser ou à mettre en état d'infériorité un/e employé(e), de
manière constante et répétée, pendant plusieurs mois. L'atteinte peut être le fait de pairs ou de groupe de pairs dans une position hiérarchique
ou pas.
L'atteinte peut prendre les formes suivantes:
- être
empêché de s'exprimer
- être isolé suite à un
conflit mal géré
- subir la destruction
de sa reconnaissance sociale (rumeurs, moquerie / insultes sur des traits
liés à la personnalité)
- se voir discréditer
sur son lieu de travail (absence/moindres tâches, absence
d'information)
- voir sa santé
compromise (travaux dangereux, agression physique)
Attention : le fardeau d'apporter la preuve appartient à celui qui allègue l'atteinte! Les conséquences d'une fausse accusation d'une atteinte à la personnalité peut avoir des conséquences graves sur la réputation de la personne incriminée et c'est tout aussi répréhensible.
Quand est-ce
que nous sommes dans une situation de conflit interpersonnel qui fait souffrir?
Si un conflit interpersonnel
peut être traité de manière constructive, il est source d'évolution et de
changement ! Par contre s'il n'est pas traité, perdure et dégénère, il est
source de souffrance. C'est très important d’adresser un différend et de le régler à titre préventif.
Symptômes
Les signes liés
au travail qui doivent alerter sont multiples:
- conflit interpersonnel
non réglé qui perdure
- fatigue chronique,
troubles du sommeil, trouble de l'appétit, maux de tête et maux
au ventre
- sentiment
de solitude ou d'exclusion
- peur
ou l'anxiété
- perte
de motivation qui dure
Quel impact?
Une souffrance
au travail peut avoir des répercussions graves de santé psychique et physique.
Elle comporte
en soi le risque inhérent d'épuisement et d'affecter la façon dont sa charge est
supportée que ce soit professionnellement, dans sa famille, ou socialement.
Pourquoi ?
Si le travail
peut faire souffrir c'est tout d'abord parce que le travail est un
"bien" pas comme un autre puisqu'il porte en soi la promesse de
satisfaire des besoins fondamentaux comme:
- d'épanouissement
personnel
- d'accomplissement
de Soi
- de
reconnaissance
- d'autonomie
et d'indépendance
- de
sécurité financière
- de
liens sociaux
C'est donc parce qu'il comporte en lui la possibilité de satisfaire des besoins fondamentaux, que si ses conditions sont négatives, il est aussi destructeur sur la personne!
Si une
situation au travail peut faire souffrir de façon chronique c'est aussi
par:
- l'absence de politique
interne en matière de protection de la personne au travail
- l'absence de
compétences internes de diagnostic et de prise en charge des
problématiques spécifiques
- l'absence de la
possibilité de consultation indépendante, et confidentielle
avec force de proposition individuelle ou de recommandation de mesure
collective
- une
mauvaise organisation au travail
- une
mauvaise communication interne
Ces éléments amplifient et font durer le phénomène dont l'importance ne se révèle souvent que lorsqu'il y a rupture!
Quand agir si
on souffre au travail?
Le mal-être a
un effet sur la santé physique et psychique.
Il vaut mieux
agir le plutôt possible dès que les conditions sont réunies car plus on
s'enferme dans une situation malsaine, plus c’est difficile d'en sortir.
Que faire ?
L'employeur est
tenu de veiller à la protection de la personnalité de son employé et de prendre
des dispositions pour protéger et faire respecter la personnalité et la santé
de ses employés (CO 328, 324, 336, 336a, 49). Il est donc tenu de prendre des
mesures.
Art. 328 Protection de la personnalité
du travailleur
1 L'employeur protège et respecte, dans les
rapports de travail, la personnalité du travailleur; il manifeste les égards
voulus pour sa santé et veille au maintien de la moralité. En particulier, il
veille à ce que les travailleurs ne soient pas harcelés sexuellement et qu'ils
ne soient pas, le cas échéant, désavantagés en raison de tels actes.1
2 Il prend, pour protéger la vie, la santé et
l'intégrité personnelle du travailleur, les mesures commandées par
l'expérience, applicables en l'état de la technique, et adaptées aux conditions
de l'exploitation ou du ménage, dans la mesure où les rapports de travail et la
nature du travail permettent équitablement de l'exiger de lui.2
Quand on
commence à souffrir au travail, il ne faut pas attendre la rupture. Il s'agit d'évaluer les actions possible les plus réalistes pour soi :
A l'interne :
- demander que l'employeur agisse sur
l'organisation du travail pour prévenir le stress négatif
- demander une médiation pour résoudre un
conflit interpersonnel et permettre au différend d'être résolu de manière constructive
- s'adresser par écrit aux acteurs de l'entreprise compétents pour faire cesser l'atteinte: RH, hiérarchie directe ou non directe, commission du personnel, syndicat, association professionnel etc.
A l'externe
- faire diagnostiquer sa situation de manière indépendante et connaître ses droits et obligations y relatif
- se mettre en réseau avec d’autres
professionnels et services de soutien spécialisés (avocat, spécialiste,
groupe de confiance, coach)
- trouver des solutions possibles pour sortir de la situation de souffrance et décider
des actions à prendre pour aller mieux
- solliciter son médecin généraliste et limiter les dégâts physiologiques
- faire une dénonciation à l'office cantonal
d'inspection et des relations de travail
- faire reconnaître et valoir ses droits
en justice dans certain cas
Parfois, compte tenu des forces en jeu, il n'est pas possible d'agir sur les facteurs à l'origine de la souffrance au travail.
Dans ce cas, il s'agit de limiter les dommages et parfois la moins pire des solutions est d'envisager de quitter son emploi. Le mieux est de préparer cette phase de changement et de transition.
Ne laissez pas un/e collègue dont vous percevez les signes extérieurs de souffrance au travail seul!
Conclusion
L'absence de
prise en charge à l'interne de l'entreprise de la souffrance au travail coûte
cher à l'entreprise et à la société !
A l'inverse,
lorsqu'il y a des acteurs à l'interne qui prennent en compte les
dysfonctionnements qui présentent des risques pour la santé des salariés et si
la direction est de bonne foi et a conscience de sa responsabilité, des actions
sont possibles. Seule une délibération collective peut permettre de
toucher à une organisation du travail à l'origine de souffrances.
Il s'agit de
remettre l'humain au centre de la relation de travail!
La souffrance au travail n'est pas une fatalité.
Sa résolution passe avant tout par une implication personnelle à vouloir résoudre la problématique, et cela n'exclut pas le recours à des tiers!
Il est nécessaire de pouvoir offrir aux personnes concernées un lieu d’écoute, de prise en charge et de coaching.
Sa résolution passe avant tout par une implication personnelle à vouloir résoudre la problématique, et cela n'exclut pas le recours à des tiers!
Je reste à disposition pour une relecture de votre situation et pour trouver des solutions qui vous conviennent en fonction de vos contextes et valeurs spécifiques.
Références et liens utiles à Genève :
SECO :
SECO :
Le Secrétariat d'Etat à l'économie
OCIRT (Genève)
Santé et sécurité au travail
NON C NON!
Site d'information sur le harcèlement sexuel au
travail
Stress info
HUG (Genève)
Groupe de protection de la personnalité
Tel. 022 305 40 71
groupe.protectionpersonnalite@hcuge.ch
Tel. 022 305 40 71
groupe.protectionpersonnalite@hcuge.ch
Groupe de confiance , Genève
www.ge.ch/confiance
Souffrance au travail, guide pratique (France)
Dr. Marie Pezé
http://www.souffrance-et-travail.com/
Souffrance au travail, guide pratique (France)
Dr. Marie Pezé
http://www.souffrance-et-travail.com/